L'apprentissage professionnel est la formation postobligatoire la plus répandue en Suisse, plus de la moitié des jeunes entrant en apprentissage au terme de l'école obligatoire. Vu l'importance de cette voie de formation pour l'économie publique de notre pays, on peut trouver étonnant que personne, jusqu'ici, n'ait su au juste ce que coûtait cette formation ni qui en assumait les frais. Dans l'étude présentée ici - il s'agit d'un projet réalisé dans le cadre du Programme national de recherche 33 ("Efficacité de nos systèmes de formation") -, une équipe de recherche s'est proposé de rassembler des informations fiables à ce sujet. Les éléments, sur lesquels sont basées les données contenues dans Ie rapport conclusif de la recherche, ont été recueillis auprès de plus de 3500 entreprises réparties sur la Suisse entière et représentant les branches les plus diverses. Les entreprises investissent d'importants moyens dans la formation des apprenti-e-s. II s'agit notamment des salaires de ces derniers, du temps de travail que les formateurs/formatrices utilisent pour les former, ainsi que des frais occasionnés par les machines et les espaces utilisés partiellement ou uniquement dans un but de formation. De l'autre c8té, les entreprises profitent, dans une certaine mesure, du travail relativement mal payé des apprentis. Les coûts nets de la formation sont définis comme la différence entre les frais résultant de la formation et la contribution productive des jeunes en formation. Ces coûts varient fortement en fonction de la branche et de la taille de l'entreprise. Concernant ce dernier aspect, les résultats mettent en évidence que les frais augmentent de façon disproportionnée en fonction du nombre total d'employés. Les petites entreprises (2 à 9 employés) arrivent à un bilan équilibré entre leurs investissements dans la formation et la contribution productive des jeunes en formation. Les entreprises de moyenne (10-99 employés) et de grande taille (100 employés et plus) dépensent entre 1 1'000 et 20'000 francs par année par apprenti-e. Les différences ne s'expliquent pas uniquement par le montant des moyens investis, mais également par des différences dans les salaires versés aux apprentis et dans l'estimation de leur contribution productive. Concernant les branches d'activité, les frais nets moyens se montent par exemple à 7'000 francs dans Ie secteur du bâtiment, à 12'000 francs dans le commerce de détail, et à 23'000 francs dans l'industrie. Cela d'une part parce que les qualifications requises augmentent parallèlement à l'utilisation de technologies sophistiques; d'autre part, cela reflète le fait qu'en moyenne les entreprises sont plus grandes dans le commerce que dans le bâtiment, et dans l'industrie que dans le commerce. Indépendamment de la branche et de la taille de l'entreprise, 40-45% des coûts de la formation des apprentis sont utilisés pour leur rémunération, 30-35% pour la rémunération des personnes qui les forment et Ie reste pour d'autres frais (locaux, machines, administration, etc.). En tout, les entreprises suisses ont, en 1994, dépensé environ 3,8 milliards de francs pour la formation professionnelle selon le système dual; de leur côté, les apprenti-e-s leur ont apporté un profit estimé à 2,1 milliards de francs. Il en résulte des coûts nets de 1,7 milliard de francs. Cela signifie que les 26% des frais engendrés par la formation professionnelle en apprentissage sont assumés par les entreprises, 43% par la manne publique et 31% par les jeunes en formation eux-mêmes, par leur contribution au profit des entreprises.
Das Projekt verfolgte die folgenden inhaltlichen Hauptziele: - Gewinnen von Angaben zum Umfang der Bildungsleistungen (Inputs an finanziellen Mitteln, an Zeitressourcen usw.), welche die schweizerischen Unternehmen erbringen sowie zu den dahinterstehenden ökonomischen und sonstigen Motivationen. - Gewinnen von Angaben, welche die Inputs im Hinblick auf die Frage ihrer Wirksamkeit zu analysieren und zu interpretieren erlauben. Insbesondere sollten Ansätze für eine Analyse der Wirksamkeit des Systems der dualen Berufsbildung in der Schweiz erarbeitet und geprüft werden. - Durch eine Inbezugsetzung der gewonnenen Informationen, einen Beitrag leisten zur Frage der - dynamischen und statischen - Interdependenzen und Beziehungen zwischen den verschiedenen Teilbereichen des Bildungssystems sowie seinen Hauptträgern oder -akteuren. Im Rahmen dieser Untersuchung wurden mehrere Gruppierungen von Unternehmen in Betracht gezogen: - Die 250 grössten Unternehmen in der Schweiz - Die 30 grössten Banken - Unternehmen aus drei ausgewählten Branchen: Maschinenindustrie, Baugewerbe, Einzelhandel - Alle Unternehmen, quer durch allen Branchen. Engere Kontakte mit einzelnen Firmen dienten zu exemplarischen Vertiefungen, die zur besseren Absicherung der erhobenen Informationen und als Grundlage für erforderliche Schätzungen. Firmen und Branchen, die an Informationen zu den Einstellungen und Motivationen ihrer Mitarbeiterinnen und Mitarbeiter bezüglich der betrieblichen Aus- und Weiterbildung interessiert sind, baten die Gesuchsteller bei Bereitschaft zur Kofinanzierung die zusätzliche Durchführung von entsprechenden Mitarbeiterbefragungen an.
Vocational training is the most widespread post-compulsory education in Switzerland, with more than half of young people entering apprenticeship at the end of compulsory schooling. Given the importance of this training route to our country's public economy, it is surprising that no one to date has investigated exactly what the cost of this training was or who was paying for it. In the study presented here - a project carried out within the framework of National Research Programme 33 ("Effectiveness of our training systems") - a research team proposed to gather reliable information on this subject. The elements on which the data in the final research report are based were collected from more than 3,500 companies across Switzerland representing a wide range of industries. Companies invest considerable resources in the training of apprentices. These include their salaries, the working time trainers use to train them, and the costs incurred by machines and spaces used partly or solely for training purposes. On the other hand, firms benefit to some extent from the relatively low wages of apprentices. Net training costs are defined as the difference between the costs resulting from training and the productive contribution of young people in apprenticeship. These costs vary greatly depending on the industry and the size of the company. With regard to the latter, the results show that costs increase disproportionately with the total number of employees. Small enterprises (2 to 9 employees) achieve a balance between their investment in training and the productive contribution of young people in training. Medium (10-99 employees) and large (100 or more employees) companies spend between CHF 1'000 and 20'000 per year per apprentice. The differences can be explained not only by the amount of resources invested, but also by differences in the wages paid to apprentices and in the estimation of their productive contribution. The average net costs in the construction sector, for example, are CHF 7,000, in retail trade CHF 12,000 and in industry CHF 23,000. This is because, on the one hand, the qualifications required increase in proportion to the use of sophisticated technologies; on the other hand, it reflects the fact that, on average, firms are larger in commerce than in construction, and larger in manufacturing than in commerce. Independently of the branch and size of the company, 40-45% of the training costs of apprentices are used for their remuneration, 30-35% for the remuneration of those who train them and the rest for other costs (premises, machinery, administration, etc.). Overall, Swiss companies spent around CHF 3.8 billion on dual vocational training in 1994, while apprentices made an estimated profit of CHF 2.1 billion. This resulted in net costs of CHF 1.7 billion. This means that 26% of the costs generated by vocational training in apprenticeship are borne by companies, 43% by public funds and 31% by young people in training themselves, by their contribution to the benefit of companies.