Advanced modernity in Europe is characterized by both looser community ties than in the past and greater flexibility of social integration. This results in a gradual diversification of individual family and professional trajectories and the social configurations in which they take place. Recent conceptual and methodological advances offer new possibilities for longitudinal analysis of life courses and social networks. These advances help to better understand the cumulative dynamics of the relationships between events and individual trajectory structures in a complex social positioning space, since the latter is approached in an intersectional perspective that takes into account social class and gender effects. It also makes it possible to measure the link between these trajectories and the representations that individuals make of themselves in such a context. The historical and political dimension of the modernization process makes sense in the light of comparisons between different cohorts and countries. Based on a sample of 800 people representative for French, German and Italian-speaking Switzerland - associated with identical collectives interviewed for the same purpose in Portugal and Finland - this project intends to reveal the mechanisms that underlie the production of identities and social positioning over time, depending on gender and cultural and social capital available in specific institutional and historical contexts.
La modernité avancée en Europe est caractérisée à la fois par des liens communautaires plus lâches que par le passé et une flexibilité plus importante des insertions sociales. Cela se traduit par une diversification progressive des trajectoires familiales et professionnelles individuelles et des configurations sociales dans lesquelles elles se déroulent. Des progrès conceptuels et méthodologiques récents offrent à l'analyse longitudinale des parcours de vie et des réseaux sociaux de nouvelles potentialités. Ces progrès permettent de mieux comprendre la dynamique cumulative des relations entre événements et structures des trajectoires individuelles dans un espace de positionnement social complexe, puisque ce dernier est abordé dans une perspective intersectionnelle prenant en compte les effets de classe sociale et ceux de genre. Cela permet en outre de mesurer le lien qui existe entre ces parcours et les représentations que les individus se font d'eux-mêmes dans un tel contexte. La dimension à la fois historique et politique du processus de la modernisation prend tout son sens à la lumière de comparaisons entre différentes cohortes et différents pays. A partir d'un échantillon de 800 personnes représentatif pour la Suisse romande, alémanique et italienne - associé à des collectifs identiques interrogés selon le même dessein au Portugal et en Finlande - ce projet entend révéler les mécanismes qui sous-tendent la production des identités et du positionnement social au cours du temps en fonction, du genre et des capitaux culturels et sociaux à disposition dans des contextes étatiques et historiques spécifiques.